Louis Pouzin
Louis Pouzin est un ingénieur français en informatique. Il a inventé le datagramme et a contribué au développement des réseaux à commutation de paquets, précurseurs d'Internet. Ses travaux ont été largement utilisés par Vint Cerf (actuel vice président de Google) pour la mise au point de l'Internet et du protocole TCP/IP.
Christophe Dubois-Damien est en contact professionnel depuis des années avec Louis Pouzin. Il est membre, comme lui de l’Institut Bull et de Forum Atena. Il est actionnaire de la start-up Savoir-Faire SAS, dont Open Root est un produit, créée par Louis Pouzin. Il est en outre en charge du développement commercial de cette société.
Le site Savoir-Faire Open Root
"Louis Pouzin veut révolutionner la gouvernance d'internet".
Site Silicon. Article de Jérôme Bouteiller 25 octobre 2012.
"Open Root bouscule le nommage de l'internet"
Usine Nouvelle. Article de Thérèse Bouveret
"Open Root vend des extensions internet au lieu de les louer"
01Informatique Business. Article de Marie Jung 7 juillet 2014.
Louis Pouzin fait partie des cinq créateurs d’internet ayant reçu des mains de la Reine Elisabeth d’Angleterre le prix "Queen Elizabeth Prize for Engineering".
Award of the inaugural Queen Elisabeth Prize
for Engineering at Buckingham Palace 25/06/2013
Fleur Pellerin , ministre déléguée en charge des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, a salué le parcours « exceptionnel » de Louis Pouzin, qui aura été l’un des précurseurs du protocole TCP/IP largement employé par Internet.
Les travaux de l’ingénieur l’ont conduit à travailler sur le projet Cyclades visant à créer des réseaux à commutation de paquets.
« Louis Pouzin fait partie de ces pionniers qui ont construit les bases de la société numérique dans laquelle nous vivons. Ses travaux ont joué un rôle fondamental dans la construction d’Internet. Au-delà de Louis Pouzin, c’est aussi l’excellence française dans le numérique qui est récompensée », a déclaré la ministre.
Fleur Pellerin a cependant convenu du caractère tardif de cet hommage. « Sachons aussi nous rappeler, avec humilité, que le parcours de Louis Pouzin n’a pas toujours été reconnu à sa juste dimension par l’État », a-t-elle souligné.
Les travaux de l’ingénieur l’ont conduit à travailler sur le projet Cyclades visant à créer des réseaux à commutation de paquets.
« Louis Pouzin fait partie de ces pionniers qui ont construit les bases de la société numérique dans laquelle nous vivons. Ses travaux ont joué un rôle fondamental dans la construction d’Internet. Au-delà de Louis Pouzin, c’est aussi l’excellence française dans le numérique qui est récompensée », a déclaré la ministre.
Fleur Pellerin a cependant convenu du caractère tardif de cet hommage. « Sachons aussi nous rappeler, avec humilité, que le parcours de Louis Pouzin n’a pas toujours été reconnu à sa juste dimension par l’État », a-t-elle souligné.
Louis Pouzin, Vinton Cerf et Bob Kahn étaient intervenants lors du colloque "Quel futur pour l'internet" organisé par Forum Atena le 21 janvier 2010 sur le toît de la grande arche de la Défense.
La couverture photographique
La couverture vidéo des intervenants
Le polytechnicien
Il est ancien élève de l'École polytechnique (promotion 1950) et fait partie des trois seuls
diplômés de la promotion à s'intéresser à cette nouvelle discipline qu'est l'informatique.
Après avoir lu un article du quotidien Le Monde
parlant de calculateurs,
il travaille d'abord chez Bull dans les années 1950, où il participe à la mise en place
d'un réseau téléphonique.
En janvier 1963,
Louis Pouzin part au MIT, où tout en
perfectionnant son anglais il travaille sur le premier projet de gestion en temps
partagé (ou Time Sharing en anglais). De retour en France, il donne
des conférences afin de présenter ce concept.
Pour Météo-France, il travaille à la programmation du calculateur
et conçoit un système d'exploitation qui restera quinze
ans en service. Le but du projet était d'automatiser les cartes géographiques
de l'organisme (à l'époque tout était fait à la main). Une fois le projet chez
Météo France terminé, il répond à une petite annonce et travaille dans
l'informatique chez le constructeur automobile Simca.
L'inventeur de la commutation de paquets
En 1970, Louis Pouzin revoit l'un de ses camarades à Polytechnique, Michel Monpetit, qui
cumule alors les fonctions de principal adjoint de Maurice Allègre au Plan
Calcul et de directeur adjoint de l'IRIA sous la direction du professeur Michel
Laudet. Avec l'accord d'Allègre, Monpetit recrute Pouzin à l'IRIA pour créer un
réseau d'ordinateurs français pour la recherche. Le projet, baptisé Cyclades par analogie à l'archipel grec
homonyme, était doté du budget, énorme pour l'époque, de 5 millions de
francs par an pendant 5 ans. Il devait, dans l'esprit de ses promoteurs, aider
les chercheurs à travailler à distance, et susciter de nouveaux axes de
recherche comme le réseau de l'ARPA aux États-Unis, mais
aussi faire un contre-poids industriel à une recherche jugée trop universitaire
au sein de l'IRIA de l'époque.
Pouzin est l'inventeur du datagramme et le concepteur du premier réseau à
commutation de paquets, innovation essentielle du concept du réseau Internet, le
projet Cyclades, et le concepteur des premières formes
d'interpréteur de commandes. Ses travaux
ont été largement utilisés par Vint Cerf pour la mise au point d'Internet et du
protocole TCP/IP.
En 1968 naît Arpanet (« ancêtre » de l'Internet)
aux États-Unis. En 1971, une décision politique mène à la fondation du
consortium C2I ayant pour objet la création d'un Arpanet français. Le
projet Cyclades, porté par d'autres partenaires
industriels pour des objectifs semblables, naît à la même période.
Louis Pouzin est alors débauché de chez Simca pour venir travailler dans le
projet Cyclades. En novembre 1973
a lieu la première démonstration, à Rocquencourt, réussie, devant deux
ministres
et le réseau relie en 1975
un total de 25 centres de recherche.
L'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence
française redéfinit la recherche française, et les crédits du projet Cyclades
sont fortement réduits.
En 1976, les PTT
imposent la norme X.25.
Selon Maurice Allègre, délégué à l'informatique du Plan Calcul :
« Louis Pouzin, polytechnicien et chercheur de très grand talent,
(est à l'époque) venu proposer un projet de réseau maillé
d'ordinateurs
basé sur quelque chose de totalement nouveau : la commutation de paquets.
Très vite, les recherches ont connu un plein succès, au point que j'ai déployé
de grands efforts pour faire adopter le projet par la direction générale des
télécommunications comme base pour leur futur réseau de transmissions de
données, poursuivait M. Allègre. Je me suis malheureusement heurté à un
mur. (Les ingénieurs des télécoms préfèrent pousser le développement
industriel du Minitel.
) Nous aurions pu être parmi les pionniers du monde Internet (...),
conclut le courrier de l'ancien haut fonctionnaire. Nous n'en sommes que des
utilisateurs, fort distants des lieux où s'élabore le futur. »
Ayant participé à la conception de CTSS, il écrit également vers 1963 ou 1964 un programme
appelé RUNCOM qui permet l'exécution de commandes contenues dans un
fichier, et que l'on peut considérer comme l'ancêtre de l'interpréteur de commandes et des shell
scripts.
Il propose également(vers la fin de 1964 ou début de 1965) le terme de shell (coquille) pour désigner le
langage de commandes de Multics, et qui en définit assez précisément les principes
(même si ce n'est pas lui qui l'a écrit, mais Glenda Schroeder du MIT).
Louis Pouzin dirige le projet Cyclades de 1970 à 1978. Cyclades devient
ainsi le premier projet-pilote de l'IRIA. Pouzin définit un modèle générique pour
les futurs projets pilotes, innovants, d'une durée de 5 ans et d'un budget
global de 25 millions de francs (~ 4 millions d'euros) par projet, réalisés
avec des chercheurs souvent temporaires, souvent recrutés par des sociétés de
service en informatique elles-mêmes rémunérées par le Plan
Calcul qui déléguait les crédits à l'IRIA, puis à partir de 1980 à l'Agence de
l'Informatique. Compte tenu du succès de Cyclades, l'Administration demande à
Louis Pouzin d'organiser de nouveaux projets pilotes ; c'est ainsi qu'il
lance notamment :
- SOL : (réalisation de compilateurs du langage Pascal et d'un système d'exploitation de type Unix écrit en Pascal), dont il confie la direction à Michel Gien
- KAYAK : (bureautique), confié à Najah Naffah.
En 1980, Bernard Lorimy lui propose de rejoindre l'Agence de l'informatique
pour diriger les projets pilotes, mais Louis Pouzin préfère offrir ses services
au CNET, devenu plus
tard la branche recherche de France Télécom. La direction des projets pilotes
sera alors confiée à Philippe Oziard (1980-1982), puis à Robert Mahl
(1983-1986).
Vers 1990, Louis Pouzin devient le doyen de l'Institut Theseus, un MBA
orienté télécommunications créé par France Télécom à Sophia
Antipolis.
Retraité, il préside le conseil d'administration du NLIC (Native Language Internet Consortium)
et est chargé du développement à l'association Eurolinc, dont l'objectif est de
promouvoir le multilinguisme dans l'Internet.
Depuis 2003, Louis Pouzin défend le multilinguisme et une autre gouvernance
de l'Internet dans le cadre du processus lancé par le SMSI. Présent à
toutes les réunions et sommets (Genève, 2003 - Tunis, 2005 - Athènes, 2006) il
est un des plus grands experts sur le multilinguisme dans la communauté
Internet mondiale. Il est également président d'honneur de la Société
Française de l'Internet.
En 2011, il crée avec Chantal Lebrument et Quentin Perrigueur la société
Savoir-Faire ayant pour produit la création d'extensions personnalisées (racines
ouvertes Open-Root).
Louis Pouzin présentant Cyclades lors des Journées
Réseaux 2013 à Montpellier.
En 2001, Louis Pouzin s'est vu décerner le prix IEEE Internet
pour sa contribution aux protocoles qui ont permis le développement de
réseaux tel qu'Internet.
Louis Pouzin a été décoré Chevalier de la Légion d'honneur
le 19 mars 2003 par Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche
et aux nouvelles technologies.
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